Roses scintillantes..
Roses scintillantes
Comme un soleil levant
Je me suis confiée au vent,
Comme la pluie chantant,
J’ai parcouru le printemps,
Comme un petit bonheur
J’ai espéré ton heure
Que mes rêves trop tendres
Ne cessaient d’attendre,
Te voici enfin ouverte,
Aux mille senteurs offertes,
Et tes couleurs, ma fleur,
Flamboient dans mon cœur.
Ainsi que toute création
Tu m’enseigne l’intemporel
Toi créée par l’éternel
Qui m’offre ainsi sa passion.
Comme toi je passerai, mortelle,
Et mes chairs nourriront
La Vie de cette Terre
Voulue éternelle
Et reproduite délétère
Par l'amour en sa grande raison
Voici venu un nouveau jour,
Un petit jour nouveau né
Qui me rappelle toujours
Comment filent les années.
Une horloge fixée au mur
Me berce de son murmure
Et affiche à l'heure du cadran
Le décompte de mes ans.
Je vois passer les saisons
Qui m'abritent avec raison
Au creux de leurs maisons
Où s'oublient les lunaisons :
A l'hiver, son tranquille repos,
Sa pâle lumière blanche,
Au printemps, sa revanche
Qui fleurit soudain du berceau,
A l'été ses nombreux fruits
Croqués comme des oublis
Et à l'automne son regard
Annonçant la venue du départ.
Voici venu un nouveau jour,
Un petit jour nouveau est né
Qui me rappelle toujours
Comment filent les années.
L'amour est singulier
Surtout au pluriel
Quelquefois les rosiers
Ont comme un goût de ciel
Le destin invisible
Songe impossible
Silence invincible
Cible inaccessible
Une rose au teint de lait
Une rose au cœur tendre
Est né au mois de mai
Il fallait s'y attendre
Rose de sable
Rose des vents
Rose de table
Rose de sang
Conjuguer au présent
Aujourd'hui comme hier
Oublier les absents
Etre seule sur la terre
La vie est une aquarelle
A chaque coup de pinceau
La rose devient plus belle
Le bouton sera plus beau
J'arracherai les caresses
Au vent frileux du matin
Je dénouerai mes tresses
Pour y lover mes mains
Cultiver le jardin des émotions
Pour réchauffer les mortes saisons
Dans les fleurs et sur nos âmes
Plane toujours du vague à l'âme
Pour que nos lendemains
S'appellent enfin toujours
Et que sur nos chemins
Fleurissent un peu d'amour.
Les fleurs
Ô terre, vil monceau de boue
Où germent d'épineuses fleurs,
Rendons grâce à Dieu, qui secoue
Sur ton sein ses fraîches couleurs !
Sans ces urnes où goutte à goutte
Le ciel rend la force à nos pas,
Tout serait désert, et la route
Au ciel ne s'achèverait pas.
Ce sentier qui mène au cercueil ?
Puisqu'on se lasse en vain à vivre,
Mieux vaut s'arrêter sur le seuil.
Mais pour nous cacher les distances,
Sur le chemin de nos douleurs
Tu sèmes le sol d'espérances,
Comme on borde un linceul de fleurs !
Et toi, mon cœur, cœur triste et tendre,
Où chantaient de si fraîches voix ;
Toi qui n'es plus qu'un bloc de cendre
Couvert de charbons noirs et froids,
Ah ! laisse refleurir encore
Ces lueurs d'arrière-saison !
Le soir d'été qui s'évapore
Laisse une pourpre à l'horizon.
Oui, meurs en brûlant, ô mon âme,
Sur ton bûcher d'illusions,
Comme l'astre éteignant sa flamme
S'ensevelit dans ses rayons !